C O M P É T E N C E P R O F E S S I O N N E L L E 6
Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de favoriser l'apprentissage et la social isa tion des élèves
ven.
29
janv.
2016
Nous vivons avec nos élèves, dans notre classe, dans une sorte de micro-société. Certains élèves ont des besoins particuliers, d'autres nous arrive des quatre coins du monde. Les comportements et actes de chacun ont nécessairement des répercussions sur la vie de ceux qui nous entourent. C’est pourquoi, comme dans toute société, il doit y avoir des règles à suivre afin de bien s’entendre. L'enseignant doit cerner les besoins de ses élèves afin de bien les guider dans leur cheminement et leur épanouissement.
Lors de mon premier stage, j'ai eu la chance de travailler avec une enseignante passionnée pour qui la différenciation pédagogique prenait une grande place dans son enseignement. On y retrouvait des élastiques et des coussins inclinés sur les chaises des élèves pour ceux qui voulaient bouger, des lézards et des balles anti-stress pour calmer les plus agités et anxieux, des systèmes d'émulations personnalisés selon les besoins des élèves, etc. Elle me disait que ce n'est pas parce qu'on offre la même chose à tous les élèves qu'on est juste. C'est en leur offrant ce qu'ils ont réellement besoin. Depuis mon premier stage, je suis donc sensible à intégrer les besoins des élèves HDAA dans mon enseignement. J'ai pu participer également à quelques plan d'intervention (PI) dans lesquels j'ai pu voir les besoins et les moyens offerts pour nos élèves en difficultés. J'ai également pu intégrer des systèmes d'émulation personnalisés lors de mon 2e et 3e stage en travaillant de concert avec la technicienne en éducation spécialisée de l'école. J'ai pu apprendre différentes adaptations pour mes élèves HDAA. Je considère que je dois continuer de consolider cette compétence puisque bien que j'ai une réelle préoccupation pour l'intégration des élèves en difficultés dans ma classe, je suis parfois si absorbée par le contenu de la matière que j'enseigne que je peux en oublier. Pour remédier à cette situation, je songe écrire dans mes planifications, lorsque ça s'applique, les adaptions pour les élèves ayant un PI, entre autres.
Lors de notre formation universitaire, en plus d'avoir beaucoup lu sur le sujet, nous avons eu la chance de suivre un cours sur la gestion de classe. Dans celui-ci, on nous apprenait entre autre une intervention progressive qui visait à une meilleure utilisation du non verbal (se rapprocher de l’élève qui dérange, tapoter sur le bureau, l’avertir oralement, etc.). De plus, nous avons appris l'importance de souligner le bon comportement d’un autre élève afin d'encourage les autres à adopter à leur tour ce bon comportement (renforcement positif). Surtout, en établissant des limites claires, on peut davantage encadrer les élèves pour qu’ils sachent à quoi s’en tenir et ne pas dépasser « votre seuil de tolérance ». (Paterson, 2009) Lors de mes stages, mais aussi comme suppléante, j'ai pu concevoir différents systèmes d'émulation et de motivation, mettre de l'avant mes couleurs comme enseignantes, bien planifier mes transitions, les routines et le déroulement des activités tout en annonçant mes attentes avant chaque début d'activité. De plus, le renforcement positif est devenu une partie intégrante de mon enseignement et je l'utilise le plus souvent possible. Bien que je suis plus solide dans ma gestion de classe, je considère que c'est toujours une compétence à améliorer et je remarque qu'à chaque début de stage ou retour en suppléance après les vacances, par exemple, je dois être plus confiante et avoir «une main de fer dans un gant de velours». Dès mon premier stage, et comme mentionné dans mon billet Gérer sa classe efficacement, «je me suis rendu compte que ce n’est pas parce qu’on a une technique pour ramener le silence qu’elle fonctionne en tout temps, d’une classe à l’autre, d’une année à l’autre, même d’un enseignant à l’autre. Les nombreux ouvrages sur la gestion de classe démontrent que la compétence professionnel 6 soit Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de de favoriser l’apprentissage et la socialisation des élèves est une compétence plus difficile à acquérir.» (Lajoie, Sabrina) C'est pourquoi je considère que je suis au niveau de la consolidation dans cette compétence.
Pour conclure, chaque classe est unique. On retrouve différents élèves avec différents besoins. Certains ayant des difficultés et d'autres cherchant à intégrer notre culture. Je n'ai pas eu la chance d'accueillir suffisamment d'élèves immigrants pour dire que je maitrise ma compétence pour l'appropriation de la réalité pluriethnique (compétence 13). Je me situe donc au niveau de la sensibilisation. Par contre, je suis très sensible au fait que chaque élève doit être bien dans la classe puisqu'il y vit la majeur partie de ses journées. Bien qu'il est difficile d'intégrer les élèves immigrants sans en avoir dans ma classe, je songe m'ouvrir et ouvrir les élèves sur les différentes cultures à travers la correspondance. Pour ma part, j'ai moi-même un correspondant Malien et j'ai déjà eu plus jeune des correspondantes provenant de la France, de l'Allemagne et des États-Unis. En plus d'en apprendre plus sur leurs cultures, j'ai pu pratiquer mon anglais et mon allemand. Je crois que la correspondance serait bénéfique à plusieurs niveaux dans une classe et je sais que certains enseignants partout dans le monde seront sans doute intéressés par des correspondances entre groupes du même âge. Cela leur permettrait de s'ouvrir sur le monde et de mieux accueillir la différence comme une richesse. Pour l'ensemble des compétences, je me situe au niveau de la consolidation. Avec la pratique, la lecture sur le sujet, avec les analyses réflexives ponctuelles à la suite de mes journées de stage ou de suppléances entre autre, je saurai davantage comment mieux gérer ma classe de façon à y intégrer chacun de mes élèves afin qu'il se développe de façon optimale.
Paterson, Katy. «55 défis quotidiens de l'enseignant». Chenelière Éducation. 2009. 104p.
jeu.
15
oct.
2015
Lorsque je me rappelle mon premier stage, j’avais du mal à bien gérer mon temps lors de mon enseignement. Souvent, je commençais à enseigner et me concentrait presque uniquement sur le contenu à transmettre et me faisait surprendre trop souvent par le son de la cloche. Bien sûr, souvent je n’avais pas terminé mon activité et n’avais pas planifié la transition entre la fin du cours et de la récréation. Par conséquent, mes lacunes de gestion du temps désorganisaient la classe et amenaient des problèmes avec ma gestion de classe. Pour y remédier, j’ai questionné mon enseignante associée afin de savoir ce qu’elle faisait pour enseigner et gérer son temps en même temps. Ce qu’elle m’a répondu avait bien du sens : plus on est à l’aise avec le contenu, moins on regarde sa planification et plus on a les yeux sur les élèves et sur le temps qui passe. C’est donc avec le temps et la pratique que peu à peu je me suis mise me détacher de mes notes et de ma planification et je remarquais qu’effectivement, plus j’étais préparé, plus c’était facile pour moi de gérer ma classe et mon temps. En plus, ça m’évitait un stress supplémentaire.
Lors de nos cours universitaires, nous avons entendu parlé d’un outil fantastique pour la gestion du temps : le Time timer. Je l’utilisais souvent dans mes débuts pour m’aider avec la durée des activités. Par contre, je l’utilisais trop et le bruit de la sonnerie quand le temps est écoulé désorganisait les élèves qui croyaient que c’était l’heure de ranger. Face à ce nouveau dilemme, mon enseignante associée me dit que pour elle, c’était la montre qui l’avait aidé lorsque l’horloge de la classe n’est pas toujours visible. Je m’en suis alors procuré une et je ne pourrai plus m’en départir aujourd’hui, autant en stage qu’en suppléance. Et vous, qu’elles sont vos trucs pour bien gérer votre temps?
mar.
13
oct.
2015
Si je ne peux nommer qu’un seul truc de gestion de classe qui m’a beaucoup marqué lors de mon cours universitaire, c’est bien celui-ci. «Je suis un canard», nous dit sérieusement notre professeur. Nous nous sommes tous regardés perplexes. Un canard?
«Je suis un canard» a-t-elle répété. Un canard a des plumes imperméables qui lui permettent de continuer de voler malgré la pluie et les intempéries. L’eau et le vent peuvent ainsi glisser sur ses plumes.
Lorsqu’on enseigne, nous devons être des canards. Parfois, nos élèves nous font sortir de nos gonds par leurs agissements. Avant que cela survienne, prenons trois grandes respirations et agissons comme les canards. Laissons les remarques et les comportements dérangeants glisser sur notre dos sans nous atteindre.
Pour utiliser ce truc à l’école comme dans ma vie en général, gérer nos émotions peut réellement faire la différence et nous permettre de garder le contrôle.
Vous m'en donnerez des nouvelles!
lun.
12
oct.
2015
Nous vivons avec nos élèves, dans notre classe, dans une sorte de micro-société. Les comportements et actes de chacun ont nécessairement des répercussions sur la vie de ceux qui nous entourent. C’est pourquoi, comme dans toute société, il doit y avoir des règles à suivre afin de bien s’entendre. Quoi de mieux que d’impliquer les élèves dans le choix des règles à suivre.
Au début de l’année ou d’un stage, je questionne toujours les élèves sur les règles de vie que l’on doit appliquer en classe et les guide dans la formulation de celles-ci. De cette façon, ils se sentent plus impliqués dans le processus et ont généralement tendance à plus respecter les règles puisqu’elles viennent d’eux.
Malgré les règles, il peut y avoir des conflits au sein de la classe. Un bon moyen de gérer les conflits est dans la mise en place d’un conseil de coopération. Cela permet aux élèves d’être plus autonomes dans la gestion de conflits et de participer à la vie de la classe. À l’aide de courte fiche «Je félicite» ou «Je critique», une fois par semaine, un élève peut en féliciter un autre pour ses progrès ou un acte de gentillesse qu’il a posé, par exemple. Aussi, un élève peut critiquer, par exemple, de niveau de bruit trop haut lors des travaux d’équipes. Avec l’aide de l’enseignant qui agit à titre d’arbitre, les élèves apprennent à bien formuler une critique positive comme négative. Ensemble, ce sont les élèves qui devront trouver une solution à un problème. Pour avoir eu la chance de participer à un conseil de coopération lors de mon premier stage et en voyant le succès de la démarche, je sais que j’en instaurerai un dans ma classe.
Finalement, comme dans toute société démocratique, il y a des citoyens qui votent pour des élus qui siègent au Parlement. Je trouve l’activité très intéressante pour le 3e cycle ayant moi-même pu participer aux élections de mon groupe du stage dernier dans le but d’élire notre Président de classe qui siègerait au Parlement de l’école. Comme lors des élections, ceux-ci devaient faire une courte campagne et un discours mettant de l’avant leurs promesses de changement. Souvent, un vote à main levée, eux clos, avait lieu dans la semaine. Pour ma part, je poursuivrais la mise en scène jusqu’à recréer les bureaux et les bulletins de vote. Par mettre les élèves en contexte, je présenterais de courtes vidéos du déroulement d’un vote ainsi que des discours et ferais un parallèle avec le Parlement québécois et canadien. De plus, quand c’est possible, pourquoi ne pas jumeler l’expérience avec les élections fédérales ou provinciales. On pourrait en profiter pour intégrer les mathématiques en faisant des sondages, en comptabilisant les bulletins de vote et en les représentant sur un diagramme. En français, les élèves pourront élaborer un discours et le présenter oralement lors de la campagne électorale. Quant à l’univers social, on peut facilement faire des liens avec l’évolution du parlement et du droit de vote dans le temps. Tous les moyens sont bons pour intéresser les élèves et les amener à mieux comprendre la place qu’ils ont en tant qu’élèves et futurs citoyens et électeurs de demain.
A N E C D O T E C O C A S S E
Lors de la fin de mon premier stage, mes élèves ont formulé plusieurs critiques lors du dernier conseil de coopération : «Je critique madame Sabrina, parce qu’elle s’en va et qu’on ne veut pas qu’elle parte.» Amusée, je leur ai demandé de trouver ensemble des solutions à notre problème. «On va t’attacher sur ta chaise!» D’autres : «On va t’enfermer dans l’école tout l’été pour que tu reviennes nous enseigner l’an prochain!» Et encore : «On va appeler ton professeur et lui dire que tu dois rester jusqu’à la fin de l’année avec nous!» C’est vraisemblablement le plus beau problème que nous avons dû régler!
mar.
12
nov.
2013
Je relisais mon journal de bord de mon premier stage. En stage comme en suppléance, apprendre à bien gérer une classe était pour moi une grande préoccupation et je cherchais à avoir LA bonne façon de faire. Je me suis vite rendu compte qu’il n’y avait pas de recette magique et que ce qui fonctionnait avec une classe ne fonctionnait pas nécessairement avec une autre. Je cherchais avant tout une façon de capter l’attention des élèves et de parvenir à gérer la classe sans perdre la voix.
Je commençais tout juste mon premier stage. Les élèves revenaient de la récréation et je devais enseigner les stratégies pour les mots d’orthographe de la semaine. Alors que la moitié de la classe était prête pour l’activité, l’autre continuait de parler. Avec ma petite voix, je leur ai dit qu’on allait commencer, mais ils ne m’ont même pas entendue. J’ai tapé des mains et j’ai eu le silence pendant quelques secondes. J’avais l’attention de la majorité du groupe, mais il restait quelques élèves qui parlaient encore. Voyant l’heure avancer, j’ai décidé de commencer le cours en pensant que ceux qui parlaient allaient nous rejoindre, mais c’était une erreur. Les élèves se sont remis à parler. Même ceux qui ne parlaient pas au début ont commencé à se désorganiser. Plus personne ne m’écoutait malgré les avertissements, en fermant les lumières ou en tapant des mains. J’avais totalement perdu le contrôle. «J’étais vraiment déçue de moi. J’aurais dû intervenir, mettre mes limites, mais je ne savais pas comment.» (extrait de ma première analyse réflexive, 2013)
Plongée dans mes livres de gestion de classe, je me suis rendu compte que ce n’est pas parce qu’on a une technique pour ramener le silence qu’elle fonctionne en tout temps, d’une classe à l’autre, d’une année à l’autre, même d’un enseignant à l’autre. Les nombreux ouvrages sur la gestion de classe démontrent que la compétence professionnel 6 soit Planifier, organiser et superviser le mode de fonctionnement du groupe-classe en vue de de favoriser l’apprentissage et la socialisation des élèves est une compétence plus difficile à acquérir.
Selon Katy Paterson, auteure de livre «55 défis quotidien de l'enseignant» (2009), parmi les façons de gérer une classe efficacement, l’utilisation du non verbal pour communiquer semble être un moyen efficace puisque je n’aimais pas hausser le ton et bombarder les élèves d’avertissements. Cette technique consiste en une progression des interventions faites de façon non verbale (se rapprocher de l’élève qui dérange, tapoter sur le bureau, l’avertir oralement, etc.). De plus, souligner le bon comportement d’un autre élève encourage les autres à adopter à leur tour ce bon comportement. Surtout, il faut établir des limites claires afin de bien encadrer les élèves pour qu’ils sachent à quoi s’en tenir et ne pas dépasser « votre seuil de tolérance ». (Paterson, 2009)
J’ai pu essayer ces techniques lors de mon stage et j’ai vu une réelle différence. Je graduais mes interventions et autant les élèves que moi savions à quoi nous attendre. Je continue de me tenir au courant des techniques de gestion de classe afin de bien me préparer pour ma suppléance. À l’avenir, je commencerai par avoir l’attention de tous avant d’enseigner. Surtout, je dois gagner de la confiance, car celle-ci se ressentira auprès d’eux. Tout commence avec une bonne première impression.
Sources:
Lajoie, Sabrina. «Analyse réflexive», dans le cadre du cours DDM1600: stage d'enseignement 1-sensibilisation à la réalité scolaire et à la relation
enseignants-élèves, Hiver 2013, 4p.
Paterson, Katy. «55 défis quotidiens de l'enseignant». Chenelière Éducation. 2009. 104p.
55 défis quotidiens de l'enseignant, par Kathy Paterson (2009)
Édition Chenelière Éducation
http://www.cheneliere.ca/6202-livre-55-defis-quotidiens-de-l-enseignant.html
Ce livre fait partie de la collection Gestion de classe. On y retrouve plusieurs thèmes comme la gestion du temps, développer ma motivation des élèves, utiliser l'humour en classe, etc. Il s'agit d'un bon outil de référence pour les enseignants en formation et même pour ceux qui enseigne depuis plusieurs années, car il répond à plusieurs des grands défis en enseignement. À avoir dans sa bibliothèque.