Ils ont été mes tout premiers élèves en tant que stagiaire et ils auront une place très importante dans mon coeur. J'ai eu la chance d'avoir une classe exemplaire, des élèves fantastiques et une enseignante-associée patiente, à l'écoute et passionnée. Je n'aurai pas pu demander mieux comme premier stage. Elle m'a permis de «vivre mon stage dans mes tripes», rien de moins! J'ai pu passer à travers toute une gamme d'émotion, allant du doute aux larmes, de l'excitation à la joie . J'ai appris le véritable sens de la vocation en enseignement et de toute la planification que cela demandait. Surtout, j'ai appris à développer mon autonomie et ma confiance en moi.

Apprendre à développer sa confiance en soi par les bons coups

J'étais très timide, perfectionniste et surtout, je manquais beaucoup de confiance en moi. À chaque fin de journée, je devais lui nommer deux «bons coups» et un point à améliorer. Je devais toujours commencer par les points positifs et il devait toujours y en avoir au moins deux. Parfois, j'avais l'impression de n'avoir rien fait de bon dans la journée et j'avais de la difficulté à trouver mes forces, mais elle me les soulignait jusqu'à ce que je vienne à les trouver par moi-même. C'est grâce à elle, à son soutien dans les épisodes difficiles, son écoute et par les outils qu'elle m'a donnés que j'ai acquis une meilleure confiance en moi. C'est sans doute le plus bel apprentissage que j'ai pu faire et qui sera bénéfique non seulement en stage, mais dans toutes les sphères de ma vie. Je ne la remercierai jamais assez pour cela.

Un moment cocasse!

C'était le dernier vendredi avant la fin de mon stage. J'animais le conseil de coopération comme à l'habitude. Je pige les numéros d'élèves qui me disent s'ils ont un problème à régler (feuille «Je critique»). Une de mes élèves me répond que oui. Je l'invite donc à l'avant pour nous lire son problème afin de le régler en grand groupe. «Je critique Sabrina parce qu'elle s'en va et nous on veut pas! Maintenant, il faut trouver une solution à notre problème!» J'étais bouche bée! J'étais émue et en même temps bouche bée. Je ne savais pas quoi répondre. Alors j'ai continué d'animer le conseil de coopération. Les élèves devaient donc trouver des solutions pour ne pas que je les quitte. «On l'attache à son banc!», «On l'enferme dans l'école tout l'été pour qu'elle nous enseigne l'an prochain!», «On la retient pour l'empêcher de partir!»... Puis, ils se sont levés d'un coup et sont venus me faire un gros câlin collectif. Je ne m'y en attendais pas du tout. J'étais émue et sans mots! La cloche du diner a sonné, alors je fis former les rangs et après les avoir reconduits à la cafétéria, mon élève me dit en souriant: «On n'a toujours pas réglé notre problème!» Je leur ai promis de revenir les voir souvent: promesse tenue, puisque j'ai fait de la suppléance environ une journée par semaine jusqu'à la fin de l'année.